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8 choses à savoir avant de porter des verres progressifs

Après 40 ans, tout le monde devient presbyte avec, à la clé, des difficultés à voir de près. Porter des verres de lunettes progressifs ou des lentilles multifocales est une solution. Mais cela implique une nouvelle façon de regarder, et un temps d’adaptation peut être nécessaire.

En vieillissant, le cristallin de l’œil accommode de moins en moins bien. À partir de 40-45 ans, lire sans lunettes devient plus difficile. Cette presbytie va s’accentuer au fil des années, passant de + 0,50 dioptrie à 45 ans à + 3 dioptries après 60 ans. Ce défaut visuel touche tout le monde, que l’on soit myope, astigmate ou hypermétrope. Pour le corriger, beaucoup équipent leurs lunettes de verres progressifs ou passent aux lentilles multifocales. Le choix de l’équipement est primordial.

1.  Les verres progressifs n’ont plus rien à voir avec les doubles foyers

Autrefois, les verres de lunettes destinés aux presbytes étaient scindés en deux zones : une en haut pour voir de loin ; une en bas pour voir de près. Aujourd’hui, aucune délimitation n’est visible. « On passe de la partie haute en vision de loin à la partie basse en vision de près, avec un dégradé de puissance », explique le Dr Xavier Subirana, ophtalmologiste.

En version lentilles, le système est multifocal. La puissance varie du centre vers la périphérie. Comment ça marche ? La rétine reçoit l’ensemble des images et le cerveau fait automatiquement le tri afin de choisir celle qui lui convient : soit focaliser sur un point précis, soit opter pour une vision panoramique.

2. Il faut accepter de petits défauts de vision

 

► Avec des verres progressifs, le champ de vision est légèrement rétréci puisqu’il existe, sur les bords extérieurs et intérieurs du verre, des zones dites “d’aberration” où l’œil voit moins net. Grâce aux progrès dans la fabrication des verres, ces zones sont de plus en plus réduites.

► Quant aux lentilles multifocales, « elles n’offrent pas la même précision que les lunettes, notamment en condition de faible lumière. Mais de 85 à 90 % des personnes s’en accommodent très bien », dit le Dr Louisette Bloise, ophtalmologiste.

3. Verres ou lentilles peuvent être adaptés à vos besoins

 

L’ophtalmologiste rédige une ordonnance avec les corrections à apporter de près et de loin. Ensuite, c’est à l’opticien de choisir l’équipement le mieux adapté au métier et aux loisirs de la personne. Il existe, en effet, plusieurs profils de verres progressifs.

« Certains sont faits pour les gens qui travaillent sur ordinateur. Ils vont vous donner une excellente vision de près et en intermédiaire. En revanche, si vous êtes chauffeur routier, vous aurez besoin d’un grand champ de vision de loin ».

Certains métiers sont plus difficiles à équiper en verres progressifs que d’autres. Des adaptations sont également possibles avec les lentilles multifocales souples ou rigides, à vision alternée ou simultanée

4. Parfois, une deuxième paire de lunettes est utile

Certains ont une activité principale qui nécessite une vision de près précise et, à d’autres moments, exige un large champ de vision. Imaginons par exemple, une couturière qui joue aussi au tennis. Dans ce cas, il est parfois préférable d’avoir une deuxième paire de lunettes afin de garder une vision optimum dans toutes les situations.

« Les verres progressifs étant de plus en plus spécialisés, beaucoup préfèrent avoir une deuxième paire de lunettes, pour la pratique d’un sport par exemple », opticien. De même, le port de lunettes loupe par-dessus les lentilles est parfois nécessaire pour mieux voir de près.

5. Il faut bien choisir sa monture

Ni trop grande, ni trop petite, le choix de la monture est très important.

  • Sur une grande monture, les verres progressifs sont forcément plus grands, du coup les zones d’aberration sont élargies.
  • Avec une petite monture, le passage à la vision de près (en bas) sera tronqué, les verres étant trop petits.

L’inclinaison de la face avant de la monture par rapport à la branche de lunettes a également son importance pour que l’image ne soit pas déformée.

6. Il vaut mieux commencer le plus tôt possible

« Commencer tôt est important car la vision de près évolue dans le temps. Si vous attendez d’avoir 60 ans et trois dioptries de presbytie, le passage en progressif sera plus difficile ».

7. Le temps d’adaptation aux verres progressifs est variable

Certaines personnes s’adaptent immédiatement, d’autres en huit jours ou un mois », observe le Dr Subirana. Pour bien voir, c’est la tête qui doit tourner, et non le regard. « Il faut regarder devant vous, dans l’axe, sinon votre regard tombe dans les zones d’aberrations », dit l’ophtalmologiste. Avec les lentilles, le temps d’adaptation est de « trois-quatre jours », selon le Dr Bloise.

Comment regarder avec des verres progressifs
  • 1. Vision de loin: regarder devant soi, toujours dans l’axe. C’est la tête qui doit tourner, non le regard.
  • 2. Vision intermédiaire : il faut regarder dans le milieu du verre, la tête et les yeux droits.
  • 3. Vision de près : garder toujours la tête droite, mais cette fois-ci baisser les yeux.
  • 4. Zones d’aberrations : éviter de regarder sur les côtés car la vision dans ces zones est déformée.

8.  Il faut réapprendre à descendre un escalier

L’une des principales difficultés avec des verres progressifs, c’est la descente d’escalier. Les novices ont tendance à regarder leurs pieds. Or, en baissant les yeux, leur regard tombe dans la zone de vision de près. Conséquence : la marche paraît beaucoup plus proche qu’elle ne l’est en réalité, avec le risque de trébucher ! Le Dr Subirana conseille de porter son regard deux marches plus bas pour voir à la bonne distance.